Le compostage de surface : une méthode naturelle pour enrichir votre sol
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Le compostage de surface, également appelé compostage direct ou paillage nourricier, consiste à déposer directement les déchets organiques (résidus de taille, tontes de gazon, feuilles mortes, épluchures de fruits et légumes, etc.) sur le sol de votre jardin. C’est une méthode simple et efficace pour imiter les processus naturels de décomposition et enrichir ainsi votre sol en matière organique.
Le compostage de surface pour les arbres et les arbustes est une méthode simple et naturelle d'enrichir le sol et de nourrir vos plantes, tout en réduisant vos déchets de jardin. Il s'agit de déposer des matières organiques directement au pied des végétaux, sans les enfouir profondément.
Préparation du sol (facultatif mais recommandé) : Avant d'appliquer la première couche de compost, vous pouvez légèrement décompacter le sol autour du pied de l'arbre ou de l'arbuste avec une grelinette ou une fourche-bêche, sans perturber les racines. Enlevez les grosses mauvaises herbes.
Choix des matériaux : Utilisez une variété de matières organiques, en mélangeant idéalement les "verts" (riches en azote, humides) et les "bruns" (riches en carbone, secs).
Matières "vertes" : Tontes de gazon (en fine couche pour éviter la fermentation), épluchures de fruits et légumes, restes de repas non carnés, marc de café, thé, déchets de taille de plantes non ligneuses, feuilles fraîches.
Matières "brunes" : Feuilles mortes (broyées si elles sont épaisses), broyat de branches (petit diamètre), paille, copeaux de bois non traités, carton brun déchiré (sans encre).
Application :
Épaisseur : Déposez une couche de 5 à 10 cm d'épaisseur autour du pied de l'arbre ou de l'arbuste, en veillant à ne pas coller le compost directement contre le tronc (laissez un espace de quelques centimètres pour éviter la pourriture).
Zone d'épandage : Étalez le compost sur la zone de projection des branches (la "zone d'égouttement" ou "l'envergure du feuillage"), là où se trouvent la majorité des racines nourricières.
Fréquence : Vous pouvez faire des apports réguliers de matières au fur et à mesure que vous en produisez, ou des apports plus importants 1 à 2 fois par an (idéalement en automne et/ou au printemps).
Recouvrement (optionnel mais recommandé) : Pour des raisons esthétiques, pour éviter que le vent ne disperse le compost ou que les animaux ne fouillent, vous pouvez recouvrir la couche de compost d'un paillis plus "propre" (copeaux de bois décoratifs, paille, BRF, etc.). Cela ne gênera pas la décomposition en dessous.
Humidité : Le compost de surface doit rester légèrement humide pour favoriser l'activité des micro-organismes et des vers de terre. Si le temps est sec, arrosez la zone de temps en temps.
Évitez les graines de mauvaises herbes : Si vous utilisez des mauvaises herbes arrachées, assurez-vous qu'elles ne sont pas montées en graines pour ne pas ensemencer le sol.
Pas de matières animales : Évitez la viande, le poisson, les produits laitiers et les graisses, car ils peuvent attirer les rongeurs et provoquer de mauvaises odeurs.
Évitez les résineux en grande quantité : Le broyat de résineux peut acidifier le sol s'il est utilisé en excès. Si vous en avez, mélangez-le avec d'autres matières.
Épaisseur raisonnable : Ne faites pas de couches trop épaisses de tontes de gazon fraîches, car elles peuvent fermenter et devenir visqueuses, étouffant le sol. Privilégiez des couches fines ou faites-les sécher un peu avant de les étaler.
Le compostage de surface, aussi appelé "mulching" ou "paillage nutritif", est une technique formidable pour les massifs du jardin aussi, pas seulement pour les arbres et arbustes isolés. Il apporte les mêmes bénéfices essentiels tout en simplifiant l'entretien.
Préparation de la zone :
Désherbez : Avant d'appliquer le compost, assurez-vous que le massif est bien désherbé. Cela évitera que les mauvaises herbes ne soient simplement recouvertes et ne repoussent plus tard.
Nettoyez : Enlevez les débris végétaux indésirables ou les feuilles mortes malades.
Arrosez : Si le sol est sec, arrosez le massif avant de déposer le compost. Un sol humide favorise l'activité des micro-organismes.
Choix des matériaux :
Mélangez les "verts" et les "bruns" : C'est la clé d'un bon compost de surface.
Verts (riches en azote, humides) : Tontes de gazon (en couche fine pour éviter la fermentation et les odeurs), épluchures de légumes et de fruits, marc de café, sachets de thé, restes de plantes saines après nettoyage.
Bruns (riches en carbone, secs) : Feuilles mortes (broyées si elles sont très grandes), broyat de branches (idéalement de petits diamètres), paille, copeaux de bois non traités, carton brun déchiré (sans ruban adhésif ni encre couleur).
Diversifiez : Plus vous variez les matériaux, plus l'apport nutritif sera complet pour vos plantes.
Application du compost :
Épaisseur : Déposez une couche de 5 à 10 cm de matériaux organiques sur le sol du massif.
Autour des plantes : Faites attention à ne pas coller le compost directement contre les tiges ou les collets des plantes (la base de la plante où elle sort de terre). Laissez un petit espace libre pour éviter le risque de pourriture.
Fréquence : Vous pouvez faire des apports réguliers de petites quantités de matériaux au fur et à mesure que vous en avez (par exemple, vos épluchures de cuisine), ou réaliser des apports plus importants 1 à 2 fois par an (souvent au printemps et/ou en automne). Le compost se décomposera et s'incorporera au sol naturellement.
Entretien et suivi :
Humidité : Vérifiez que la couche de compost reste légèrement humide. Si elle est trop sèche, l'activité de décomposition ralentit. Arrosez si nécessaire, surtout en période de sécheresse.
Réapprovisionnement : Au fur et à mesure que le compost se décompose, la couche va diminuer. N'hésitez pas à en rajouter quand c'est nécessaire.
Pas de travail du sol : L'avantage est de ne plus avoir à bêcher ou retourner la terre. Les vers de terre et autres organismes du sol feront le travail pour vous, aérant et mélangeant la matière organique.
Réduction de l'arrosage : Le paillis nutritif agit comme une couverture, retenant l'humidité du sol et réduisant considérablement vos besoins en eau pour les fleurs et les arbustes du massif.
Moins de désherbage : La couche de compost étouffe les graines de mauvaises herbes et rend celles qui arrivent à pousser beaucoup plus faciles à arracher.
Plantes plus saines : Une alimentation progressive et un sol riche favorisent des plantes plus vigoureuses, plus résistantes aux maladies et aux parasites.
Amélioration de la vie du sol : Vous encouragez les vers de terre, les micro-organismes et autres acteurs essentiels de la fertilité du sol.
Esthétique et entretien réduit : Un massif paillé a un aspect plus propre et ordonné, et demande globalement moins de temps d'entretien.
Évitez les grosses quantités de tontes de gazon fraîches en une seule fois : elles peuvent fermenter, sentir mauvais et former une couche imperméable. Préférez des couches fines ou laissez-les sécher un peu avant de les étaler.
Ne mettez pas de plantes malades pour éviter de propager les pathogènes.
Attention aux graines de mauvaises herbes : si vos "verts" proviennent de mauvaises herbes, assurez-vous qu'elles ne sont pas montées en graines.
Évitez les matières animales (viande, poisson, produits laitiers) qui attirent les nuisibles et sentent mauvais.
Le principe est le même que pour les arbres et arbustes : déposer des matières organiques directement sur la surface du sol, entre les rangs ou au pied des cultures.
Matières "vertes" (riches en azote) : tontes de gazon (en fine couche), épluchures de fruits et légumes, restes de récoltes saines (feuilles de radis, fanes de carottes, etc.), mauvaises herbes non montées en graines.
Matières "brunes" (riches en carbone) : feuilles mortes, paille, broyat de bois (BRF), carton brun déchiqueté.
Application :
Préparation : Désherbez la zone et, si le sol est très compact, décompactez-le légèrement en surface sans le retourner.
Épaisseur : Appliquez une couche de 3 à 10 cm, en fonction des matériaux. Pour les tontes de gazon, ne dépassez pas 2-3 cm par apport pour éviter la fermentation et les odeurs.
Fréquence : Ajoutez des matières au fur et à mesure de vos productions de déchets ou faites des apports plus importants au printemps avant la plantation et en automne après les récoltes.
Autour des plants : Laissez un petit espace libre autour des jeunes plants pour éviter qu'ils ne soient étouffés ou que le collet ne pourrisse.
Avantages pour le potager :
Fertilisation progressive : Les nutriments sont libérés lentement, offrant une alimentation constante aux légumes.
Maintien de l'humidité : Réduit l'évaporation et donc les besoins en arrosage, très utile en été.
Réduction du désherbage : La couche de compost limite la pousse des adventices.
Amélioration du sol : Favorise la vie microbienne et la structure du sol, le rendant plus fertile et plus facile à travailler à long terme.
Protection : Protège le sol de l'érosion par la pluie et le vent, et des chocs thermiques.
Bien que la plupart des légumes bénéficient du compostage de surface, il y a quelques nuances :
Légumes à faible besoin en nutriments ou à cycle court :
Radis, épinards, certaines laitues à couper : Ces légumes ont un cycle de croissance très rapide et des besoins nutritifs moindres. Un sol déjà correctement amendé suffit souvent. Un excès de matière organique fraîche peut parfois favoriser le développement de feuilles au détriment des racines (pour les radis) ou rendre les laitues plus "molles".
Pois et haricots (légumineuses) : Ces plantes fixent l'azote de l'air grâce à des bactéries sur leurs racines. Un apport excessif d'azote via un compost très riche peut inhiber ce processus naturel. Un compost équilibré ou un paillage moins riche en azote (paille, BRF) est préférable.
Légumes sensibles à l'humidité au collet ou aux maladies cryptogamiques :
Ail, oignon, échalote : Ces bulbes sont sensibles à l'humidité stagnante autour de leur collet, ce qui peut favoriser la pourriture. Si vous utilisez du compost de surface, faites une couche très fine et veillez à laisser un espace libre autour du bulbe. Un paillage sec (paille) est souvent préféré.
Pommes de terre : Bien que le paillage soit souvent utilisé pour les pommes de terre (pour l'éclaircissement), un compost de surface trop riche ou mal décomposé pourrait potentiellement favoriser certaines maladies si l'humidité est excessive.
Légumes racines (carottes, betteraves) : Un compost très frais et épais peut gêner le bon développement des racines ou favoriser la "fourchaison" des carottes. Un compost bien mûr et une couche moins épaisse sont préférables.
En cas de présence de rongeurs :
Si votre potager est sujet aux mulots ou autres rongeurs, l'apport de restes de cuisine (épluchures de fruits notamment) en surface peut les attirer. Dans ce cas, il est préférable de composter ces déchets dans un composteur fermé ou de les enfouir légèrement sous une fine couche de terre si vous tenez à les intégrer directement au sol.
Le compostage de surface est excellent pour la plupart des cultures gourmandes (tomates, courges, choux, poireaux, aubergines, etc.). Pour les autres, adaptez l'épaisseur et le type de matériaux. Un compost bien mûr est toujours plus sûr et plus bénéfique qu'un compost frais pour la plupart des légumes. L'observation de vos plantes et de votre sol vous guidera pour ajuster au mieux cette pratique.
Le compostage de surface est une pratique simple et efficace pour améliorer la qualité de votre sol et réduire vos déchets. En imitant les processus naturels, vous contribuez à la création d’un jardin plus sain et plus fertile.
Les différents types de terre de jardin
La fabrication du compost
Le rôle des micro-organismes dans la décomposition